mercredi 16 janvier 2013

English or not english … that isn't the question!

J'ai été invité à venir parler 30 minutes chez une partenaire à San Diego. L'objectif étant de montrer comment en Europe l'éditeur et un intégrateur peuvent travailler dans un mode gagnant-gagnant en créant de la valeur pour nos clients communs. Pourquoi pas ? Sachant que le voyage me permet aussi de découvrir les nouveautés des prochaines versions en exclusivité et de démontrer encore plus le partenariat fort que nous avons avec eux. Il n'y a qu'un intégrateur invité … et c'est ma société ! C'est une réelle satisfaction ayant été à la genèse de cette relation.

C'est une chose d'accepter de faire une présentation, c'en est une autre de la faire en anglais, et puis c'en est encore une autre de la faire devant 150 personnes. Le ridicule ne tue pas, certes, mais il peut laisser des séquelles.

La préparation a été enrichissante et constructive avec le partenaire. Le message est clair, les différences Europe / US sont sensibles mais pas affichées en opposition. Une exigence : faire passer de l'énergie et de la conviction.

J'arrive à 9h30, ils ont débuté à 8h00, et là en pénétrant dans la salle je prends une claque. Ok ce n'est pas la session d'ouverture de Lotusphere d'IBM, mais au Lotusphere je n'étais pas sur scène : là oui !

J'assiste à une présentation des nouveautés alléchantes de la prochaine version des solutions proposées par l'éditeur … et puis après c'est à mon tour.

Micro casque accroché.

Après que l'on m'ait présenté j'ai la parole … argh maintenant plus le choix il faut sauter ...

Je sors une première blague pour détendre l'atmosphère : "je suis le comique de la matinée, vous allez vous en rendre compte au travers de ma maitrise de l'anglais …", il manque certainement de tcha-tcha-poum pour ponctuer la chute car rien … pas une réaction … ok c'est pas grave j'attaque la présentation. Avec un peu de recul je me demande encore comment cette absence de réaction ne m'a pas coupé les jambes d'entrée … mais finalement c'est tant mieux.

Une de mes forces, je pense, est la passion. Et lorsque je suis devant un auditoire je me laisse porter par celle-ci afin de la partager. Mon anglais est très-très loin d'être parfait, mais je trouve toujours un moyen de me faire comprendre et ce n'est pas un point de blocage pour moi.

Je me présente, présente ma société et je commence à capter l'attention. J'ai des retours dans la salle, les gens commencent à me suivre. Je parle d'eux, de la richesse de leurs produits et des opportunités fantastiques qu'ils nous apportent.

Je me sens bien, le texte coule de lui même. Attention texte improvisé à 100%, j'ai des jalons, je connais les messages à diffuser, on a bosser le support avec  mon partenaire mais j'ignore encore ce que je vais dire au slide suivant. Je fonctionne de cette façon. Ma spontanéité est réelle et le résultat est à la hauteur du risque que je prends. Si le funambule ne tombe pas c'est un héros … sinon c'est une crêpe.

L'assemblée réagit à mes blagues, elle applaudit même parfois : je l'en dissuade rapidement sinon je vais finir tout rouge mais rien n'y fait.

Et puis je suis tellement bien que je me risque même à imiter Gollum, du seigneur des anneaux, en train de caresser et serrer contre son coeur l'anneau sacré : "my precious, my precious". Ceci pour illustrer le côté très secret qu'ils ont sur leur roadmap produit et qu'ils ne partagent pas facilement, même avec les intégrateurs de confiance qu'ils ont depuis longtemps. C'est le triomphe !

Bon forcément, même en anglais, je perds du temps, je suis trop long, un des organisateurs me fait signe d'avancer. Timing serré.

Je boucle ma présentation, sans la bâcler pour autant. Et c'est finalement avec regret que je quitte la scène, mais sous les applaudissements nourris et semblant sincères du public. J'adore cet exercice !

Je n'ai eu que des retours positifs durant le repas : 
- le responsable des partenariats au niveau monde se bat en interne pour ouvrir justement plus d'infos vers les partenaires, mes messages vont l'aider,
- les responsables américains veulent à tout prix rentrer en contact avec les personnes de mon groupe aux US, je lance les actions dans ce sens,
- une responsable commerciale qui gère toute la zone Amérique latine veux absolument ma présence sur un événement qu'elle organise au Brésil, afin que je vienne témoigner,
- l'équipe française de l'éditeur est satisfaite de ma prestation et de l'énergie que j'ai diffusée, le big boss aussi,
- je croise beaucoup de personne (forcément il y avait du monde) qui viennent me féliciter, c'est agréable même si embarrassant.

Finalement je vais être obligé de penser que ce n'était pas mal :)

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